4 juin 2007

Macédoine et lac d'Ohrid







LUNDI 4 JUIN
TIRANE –KALISTA(Macédoine au bord du lac d’Ohrid)


A 5h je réveille le veilleur de nuit pour qu’il m’ouvre le portail.Le jour point et je file vers le stade où se tiennent les bus pour la Macédoine .Sur place je demande à plusieurs personnes et les réponses sont malheureusement concordantes.Un policier me dit : No station autobus ,minibus po. (pas d'arrêt de bus mais il y a des minibus)
Si les minibus ne prennent pas mon vélo je ne pourrai pas partir.Près du canal je trouve les minibus.Le premier s’arrète à Elbassan ,le second à Korçà et il me laissera à la frontière(700 leks)
A 5h40 le vélo est chargé et dans 2h10 je serai à destination.
A coté de moi un jeune et sympathique infirmier avec qui je parle anglais ;je regrette de ne pas maitriser mieux cette langue car il m’explique volontiers la vie actuelle en Albanie.A sa descente à Elbassan on se serre la main.


Elbassan est une ville industrielle située au creux d’une vaste plaine .Sous le régime communiste un complexe sidérurgique construit en 1970 avec l’aide de la Chine occupait 8000 ouvriers.Que sont-ils devenus?


                                Complexe sidérurgique
A 8h10 le minibus s’arrète pour moi en rase campagne à l’embranchement de la route de la Macédoine.Deux ou trois kms de montée et j’atteins le col où se trouve le poste frontière. Le temps est maussade et froid avec un petit courant d’air.L’endroit est désert à part quelques camions.Le poste de police est tenu par une femme à la physionomie sévère.
J’attends mon tour derrière 2 chauffeurs Albanais.Elle pique une colère avec l’un d’eux ,sort de sa guérite et le tenant par la manche,l’entraine vers un bureau.
En anglais elle me demande où je vais . ‘To day I'm going to Peshkopi and come back tomorow’.Après avoir tamponné mon passeport elle me fait signe de passer.
Le policier Macédonien,la quarantaine ,avec un sourire sympathique me demande d’où je suis parti en regardant mon vélo.Je lui explique mon voyage.Sans plus de formalité ,en me tapant sur l’épaule il me fait signe de passer.
Une longue descente m’amène au premier village qui ressemble plus à la France qu’à l’Albanie.Il est 10h ,je vais retrouver JF qui est peut être arrivé depuis la veille.Je vais jusqu’à Struga et longe le rivage pour trouver Kalista et son camping où nous avons rendez-vous.Nouveau pays ,nouvelle langue.
Je demande la direction à une jeune femme qui parle anglais puis au réceptionniste d’un hotel.

Le camping est à 2 kms .Au passage je photographie des chapelles orthodoxes aux clochers octogonaux.
Le camping a l’air fermé .Un homme de passage à l’intérieur me dit que personne n’a vu de Belge.Assis sur un banc,à l’ombre je mange en attendant ,mais j'ai tendance à m'assoupir.Je n’ai pas d’argent local.
Je longe la rive jusqu’à Radozda ,charmant village de pêcheurs d’où émane la plénitude caractéristique des bords de grands lacs.Je rentre dans une minuscule épicerie et ,ne sachant que dire ,je dis « Bonjour » Une femme âgée me répond en Français.Elle a travaillé à Rouen en France pendant 40 ans .Elle me sert d’interprète avec l’épicière qui accepte mes euros et me rend une liasse de billets macédoniens.J’en profite pour apprendre quelques mots du crû dont le plus courant « dobardan » bonjour.
De retour au camping je demande à m’installer pour la journée et ce sera au bord du lac.Ce camping ombragé a eu sa grande époque avec des salles immenses au bord du lac et des équipements de plage d’une grande capacité.Il semble partir à l’abandon.

Un endroit paisible,idéal pour la détente.
Le tonnerre gronde depuis ce matin et le ciel est noir sur la rive opposée.Je fais une longue sieste .Je me réveille il est 17h à l'état de zombie.

                                     Kalista
Pas de JF.Le rendez-vous est raté c’est évident.Après l’ascencion du Golem Korab nous devions continuer le voyage vers le sud ,mon vélo étant dans sa voiture.

                              
                                        Struga



En fin d’aprem je vais à Struga pour faire des courses et au retour je rencontre un cyclotouriste lourdement chargé .C’est Hugo ,un hollandais de 64 ans qui suit la route de la soie qui est à la recherche d’un coin pour camper.Il installe sa tente à coté de la mienne et nous allons passer la soirée au restaurant de pècheurs de Radozda.Il rejoint Thessalonique demain où l’attend sa femme avant de continuer vers Ankara où il fera escale pendant 10 jours pour obtenir tous les visas de la suite de son voyage.


Installés au 1er étage sur une terrasse d’où nous dominons le lac d'Ohrid où rentrent les barques de pècheurs,nous échangeons nos expériences autour d’une assiette de poisson du lac et d’un vin local.Soirée merveilleuse avec cet homme raffiné qui parle remarquablement le français et qui n’en est pas à son premier voyage comme l’atteste son site internet.Il roule chaque jour entre 8h30 et 17h.Demain il pliera la tente sous une pluie battante et,à l’heure dite prendra la route vers la Grèce.Je suis en admiration devant la tranquille détermination de cet homme et je ne doute pas qu’il atteindra son but.

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