6 juin 2007

KORCA la ville française

MERCREDI 6 JUIN

Pas de vélo .
Visite de Korçà,la ville française.


Vu tout ce qui est à visiter en ville ,impossible de concilier avec une étape de vélo.
Tout ce qui m’intéresse est groupé dans le centre .Je commence par la Posta pour expédier du courrier .Depuis une semaine je n’ai pas réussi à trouver de boites aux lettres .Je dois aussi expédier une carte à un philatéliste à qui il manque l'Albanie.
A l’entrée un vigile s’enquiert de mon désiderata et m’accompagne au guichet qui délivre les timbres Un homme de mon âge m’invite à passer devant lui .L’employée me demande de choisir des timbres pour lettres ou pour cartes pour la France.C’est compliqué et elle disparaît un long moment dans l’arrière salle et la file d’attente s’allonge.Comble d’originalité les timbres qu'elle me propose sont à l'effigie de « Tom et Jerry » et j'imagine la déception du philatéliste.



Je trouve rapidement la cathédrale qui fait penser à un somptueux gateau à la crème et je pars à la recherche du musée Vinghius Mio qui se trouve juste derrière .

             Dans les rues la terre a pris le dessus sur les pavés.


Maison Ottomane



Sortie de l'école
Je demande à plusieurs personnes.Finalement un jeune intellectuel myope m’accompagne au portail et frappe plusieurs fois avec le heurtoir ,en vain.
Assis sur la murette j’attends en me disant qu’en voyage la notion du temps est différente.
Après une demie heure d’attente je m’en vais après avoir noté le n° de téléphone à 5 chiffres inscrit sur le portail.Je n’ai pas renoncé à retrouver Jean François qui avait prévu de visiter  Korçà et je surveille la circulation à tout hasard.
J’assiste à la sortie d’une école et j’y pénètre à la recherche d’un prof qui parlerait français car à Korçà on enseigne le français depuis 50 ans,mais en vain.
Aujourdhui une délèguation Grecque visite la cathédrale et le musée des icônes.
Dans une petite rue,à une commerçante en mercerie je demande le musée des icônes,elle s'enquiert de ma nationalité.-francese.Elle me fait signe de l’attendre et revient accompagnée de son père,un homme agé de 75 ans qui me demande en un français châtié : »En quoi puis je vous ètre utile ?



En un clin d’œil mes 2 problèmes sont règlés.Grâce au n° que j'ai noté sa fille joint au téléphone la gardienne du musée et rendez vous est pris pour 17h. « Pour le musée des icônes c’est facile me dit il,c’est mon cousin qui le tient et mon gendre va vous accompagner.Je le félicite pour son français et il me répond qu’il est allé au lycée français.
Depuis peu l’anglais est la première langue en Albanie.

Musée des icônes
Il n’y a peu de plaques pour indiquer les rues et encore moins de panneaux indiquant les musées.
J’étais passé plusieurs fois devant cette cour .Au fond ,sur un immeuble quelconque une petite plaque où il est inscrit ‘MUSEU’.Seul je n’aurais pas su trouver.Le musée est tenu par un couple de trentenaires qui parlent anglais.La femme est paraît-il très expensive sur le sujet des icônes qu’elle connaît bien.L'entrée coûte 200 leks et j’achète 3 brochures éditées en français en 1974.
Là sont rassemblées derrière une porte sécurisée de nombreuses icônes d’Albanie .Le christ est parfois représenté sous des traits eurasiens ou africains.Les enluminures en relief sont superbes.Les mains des personnages semblent suspendues ,le pouce et l'index formant un rond.
Je laisse un message pour JF au cas où il passerait.
En attendant 17h je me rends au cimetière français.Que diable venait faire ici ce bataillon dont 640 soldats français sont morts en pleine guerre de 14/18 .


Les Dardanelles n’étaient pas si loin et l'empire Ottoman s'étant allié à l'Allemagne
 les troupes françaises ont contribué à repousser l’occupant Ottoman et à installer la première république dite de « Korçà »


D’où l’instauration par la suite du français au lycée.Enver Hoxha le dictateur communiste avait lui même été étudiant à Montpellier et la France était après 1978 un des rares pays avec lequel il entretenait des relations diplomatiques.Quelques années avant sa mort il avait fait convoquer un chirurgien français pour ses yeux et celui-ci a été pris en charge à Paris pour une destination inconnue vers les pays de l'est ;c'est seulement à Belgrade que le nom du commanditaire lui fut dévoilé. 
Le cimetière français est très bien entretenu.
En attendant 17h je cherche la route de demain .J’apprends par un chauffeur de taxi que l’asphalte est bonne mais il n’y a pas de panneaux et il faudra demander.
Un peu avant 17h je rejoins le musée .Le portail est ouvert.Une dame triste vétue de noir me prie d’entrer ,sans un sourire .Elle est veuve depuis peu.
Sur un ton de reproche elle me dit qu’elle ne parle pas français mais italien .Va bene.
Elle m’explique qu’elle est la fille de Vinghius Mio .Je manifeste ma joie et lui propose de la photographier.Elle refuse catégoriquement.Je me dis que je suis allé trop vite et qu’elle acceptera peut ètre un peu plus tard.Les œuvres majeures sont à Tirane mais le musée était en fait l'appartement et l'atelier du peintre.Depuis l’arrière cour on a la vue sur le clocher de la proche cathédrale.On peut y voir un autoportrait, un portrait de sa femme ,de sa fille enfant,des scènes villageoises et dans une autre salle des nus féminins grandeur nature aux postures académiques.Je laisse un message sur le livre d’or.Une Française est venue en mai et des Anglais en octobre 2006.A ma question « Viene molta gente, »(y a t-il beaucoup de visiteurs?) elle me répond négativement.Avant de partir je lui propose de la photographier ,assise dans un fauteuil entre les portraits de son père et de sa mère.Elle refuse mais m’autorise à photographier les œuvres.



Avant de partir je m’imprègne du calme et de l’âme de ce lieu situé à deux pas du centre et de son effervescence.


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