14 juin 2007

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Bonne lecture.

13 juin 2007

TIRANE ULCINJ (Monténégro)

MERCREDI 13 JUIN


TIRANE SHKODER en bus
SHKODER ULCINJ à vélo
80 kms

Ce soir j'aurai quitté l'Albanie.De l’hotel Alpina ,à 7h du matin j’entends la rumeur de la circulation ,les « tut,tut »des Mercedès et le sifflet dérisoire des agents de police(tout le monde passe comme il l’entend)
Le bruit de ferraille à béton qu’on manipule sur le chantier d'en face,les coups de marteaux sur un immeuble en construction ,les vélomoteurs et les motos pétaradantes.
L’épreuve du jour c’est expédier un colis en France.J’y vais à vélo
Devant la Posta sont installés une pléthore de vendeurs de téléphone mobiles et des hommes qui proposent du change ,de grosses liasses de billets à la main.Un cul de jatte se déplace péniblement sur les mains sur ce qui reste du trottoir.
Il y a peu de monde au guichet des paquets internationaux .
Je dois m’organiser pour sortir d’Albanie avec le minimum de leks
Je fais peser mon colis (7kgs )et demande le prix . Ce sera 5200 leks(42 euros)La guichetière ne parle qu'Albanais.
Elle me donne un formulaire à remplir en 6 exemplaires que je comprends pas.
Une jeune cliente fait la traduction en anglais.Je dois acheter au guichet voisin un rouleau de scotch transparent qui servira à la postière à filmer entièrement le paquet.Ainsi il ne sera pas ouvert.
Il arrivera en France en 3 jours.Ouf !
Mes sacoches ainsi délestées semblent vides maintenant et c’est soulageant pour la suite .
Je prends le bus pour Shkodër et cela se passera bien .Je fais écrire au départ le montant (300 leks) sur mon carnet
Je range moi même les sacoches au fond de la soute du bus et le vélo devant .Aux arrèts la soute est fréquemment ouverte .Je prends place de sorte de surveiller ce qui en sort.
Mon voisin m’offre un chewingum et me dit que j’aurais du payer 200 leks.A l’aller j’ai payé 400leks :c’est vraiment à la tète du client.
Quand il quitte le bus on se serre la main et on se salue « Miropafshim »
A mon arrivée à Shkodër un homme voyant ma difficulté à remettre mes sacoches tient le guidon de mon vélo.Je m'attends à ce qu'il me demande quelquechose mais il me questionne sur mon voyage.J’apprécie son geste désintéressé.
Je repasse à l’hotel Kaduku pour dépenser mes leks dans un ultime repas en Albanie et j’achète de quoi manger le soir dans un mini market.
Je quitte la ville et cherche la direction d'Ulcinj; deux jeunes coureurs cyclistes s’arrètent à mon niveau ;l’un d’eux parle italien et j’apprends qu’ils ne sont que 5 coureurs à Shkodër.
Il me demande quel est le poids de mes sacoches.Dans son regard je lis de la désolation quand il comprend que je suis parti de France.
Il n'y a pas de panneaux comme d'habitude et ils se détournent pour me mettre sur la route.
Un enfant de 12 ans me regarde arriver au bord de la route,la main tendue .Quand je lui tape dans la main  il me dit « také ».Il est ravi ,moi aussi.Ce sera mon dernier souvenir d'Albanie car dans 5 kms je serai au Monténégro.
En suivant la seule rivière navigable d’Albanie qui serpente dans les champs j’arrive à la douane située dans un endroit paisible.
Il est 16h ,5 voitures attendent .Un automobiliste français me fait signe de passer devant tout le monde.2 minutes après je suis au Monténégro un peu hébété ,soulagé aussi ,mais c'est encore une langue inconnue qui m'attend.Je me sens dépaysé ,je trouve les maisons ,les villages plus conformes à l'Europe.Bref je suis en pleine subjectivité  car je comprendrai plus tard que cette partie du Monténégro est très Albanaise dans sa population et sa langue et c'était aussi un régime communiste.17h et il me reste 15 ou 20 kms au plus en descente pour rejoindre Ulcinj et son camping.Je m'autorise un détour vers un village classé mais le chemin me décourage et après 2 kms  je fais demi tour et rejoins la route.Pas de panneau Ulcinj et les kms défilent.Bientôt je découvre la mer et Ulcinj en contrebas mais pas de route pour y aller.Quand je rejoins un carrefour le trafic devient plus intense .Je suis arrivé à Stari  Bar et enfin un panneau indiquant Ulcinj à une trentaine de kms.Le soir arrive et je dois pédaler très fort.Je demande plusieurs fois le camping de Valdanos mais les infos divergent.Découragé je m'appuie sur mon guidon et regarde ma carte.
Une voiture s'arrète et l'un des passagers me demande en français si j'ai un problème .Je reconnais des hommes sympas  que j'avais salué 1/4 d'heure plus tôt.J'explique que je n'arrive pas à trouver ce foutu camping ,que je suis fatigué et que la nuit arrive.Le conducteur me propose de venir chez son beau père.On installe les sacoches dans la voiture et , léger je grimpe une côte à 10% puis c'est la descente sur sur la vieille ville avec un coucher de soleil flamboyant.

Jasmin 35 ans vit au Luxembourg ,Fierze son beau père est retraité après une carrière dans l'automobile à Stuttgart et retape un appart qu'il vient d'acheter ici.Les Russes sont en train de tout acheter me disent t ils .Sur la terrasse nous buvons la grappa.
Ils accompagnent fréquemment  leurs paroles d'une tape sur l'épaule ou sur la cuisse.
Fierze en allemand me fait l'apologie des randonnées en montagne au Monténégro :Kein Fabrik,kein Wagen ,Himmel Blau et il gonfle ses poumons pour vanter la pureté de l'air.


Elvira la femme de Jasmin nous sert le repas mais ne le prend pas avec nous.

La soirée est très agréable ,Jasmin vante la beauté des plages et me propose de rester une journée de plus.Je vais accepter.
Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu rater l'embranchement de Ulcinj ce qui m'a valu de faire 40 kms de plus en pédalant comme un forcené.
Voilà!  l'Albanie est derrière moi maintenant mais une opportunité va se présenter l'année suivante pour y retourner.






12 juin 2007

HIMARË VLORË pour les costauds des mollets

MARDI 12 JUIN


HIMARË VLORË par le col de Llogarasë
80 KMS à vélo
et VLORË TIRANE en bus

A 5h30 je quitte l’hotel .Dans le centre les terrasses des cafés sont déjà remplies.
Pour commencer l’étape une côte à plus de 15% entrevue hier.La montée de 8 kms est une succession sans répit de pentes entre 15 et 20%.J’ai rarement trouvé aussi dur au cours de ma vie de cycliste et je ne sais pas si je vais tenir et si je tiens aurais-je les jambes pour gravir le grand col qui m’attend en suivant?Je sais que si je mets le pied à terre je suis condamné à pousser le vélo jusqu'en haut car c'est trop raide pour repartir en côte.Je m'accroche donc et celà va passer.
L’ascencion du col commence à la sortie de Dhermi par un court ressaut indiqué 10% mais sous évalué.Il y a 18kms d’ascencion pour le col de Llogarasë qui domine la mer Ionienne de ses 1027m d’altitude.
La route est large ,la pente est régulière à 9% et l’asphalte neuve.Elle a été tracée  je crois par l'armée dans les années 2000.C'est une belle réalisation qui tranche avec le reste du réseau routier Albanais.
Après les ressauts perfides de la route de Himarë c'est une ascencion classique et reposante.Par ailleurs il n'y a pas de circulation ,peut ètre 10 voitures par heure.
Agréable descente sur une route à l’asphalte neuve .Quelques courtes remontées et je rejoins définitivement la mer dans une bourgade que je prends pour Vlorë en l’absence d'indications.A la sortie un panneau indique Vlorë 18 kms.Le route est très agréable jusqu’à Vlorë ,bordée de bars ,d’hotels avec des transats et des parasols au bord de l'eau comme en Italie.
Dans un café où je m’arrète le barman me dit que le tourisme Albanais n’arrive pas à décoller faute d’infrastructures touristiques.
A mon arrivée à Vlorë j’assiste à un constat d’accident ;c’est bien le seul que j’aurai vu en Albanie.
A 13h je suis dans le bus de Tirane.
Arnaque ,je paie 700leks au lieu de 400 la première fois ?
Je réclame mon dû mais faute de maitriser la langue je n’y parviens pas.
Dans les bus il faut éviter les gros billets et se munir de monnaie.
Alors que je m'étais endormi je suis réveillé par mon voisin ,un gai luron qui vient de s’asseoir et me tend une bouteille de plastique qu’il fait circuler« Raki albanese ! »En rigolant il la secoue en s’excusant qu’il soit chaud.
Contrairement à la première fois je suis détendu en arrivant à Tirane.Mais quel bordel ! Ils s’arrètent n’importe où et ça klaxonne toujours autant.
Par un client du bar de l'hotel Alpina qui parle français je me procure des cartons vides pour faire un colis pour la France.
Je n’ai plus besoin de mes chaussures de montagne , des vètements chauds et de diverses documentations .Mes sacoches  seront ainsi soulagées de 7kgs.
Après avoir donné de mes nouvelles par téléphone et mis à jour mon blog je vais raffraichir ma tignasse chez un coiffeur à 21h30 il m'en coûte 3 euros.


11 juin 2007

Ascencion de la Malik Cika (2000m environ

LUNDI 11 JUIN

Ascencion de la Malik Cik à 2044 mts
1100m dénivellée 4h20 à la montée


Prenons un copieux petit dej à 5h sur la terrasse accompagné par le ressac régulier de la mer .
Le plein d'eau fraiche à la fontaine d'Himarë.


Bien agréable d’ètre en voiture sur les routes d’Albanie et je découvre avec effroi les côtes qui m’attendent demain.Au col de Llogarasë nous laissons la voiture.
Le départ est derrière le bar par une minuscule sente jalonnée d’étroncs humains.
Après ¼ d’heure le sentier est mieux tracé ;il est peu utilisé et disparaitra rapidement dans les hautes herbesIl remonte un éperon orienté NE/SO .Une partie de crète plate et la deuxième partie conduit à un premier sommet que nous évitons par la droite par une zone avec des arbres calcinés.
Nous atteignons un col herbeux jonché de blocs calcaires où nous levons des perdrix à trois reprises.Un trou d’eau circulaire attire notre attention.Nous descendons la prairie et découvrons qu'une cuvette a été creusée par l'homme et recouvert d'une bache pour récupérer l'eau de pluie.Pourtant nous ne verrons durant notre rando ni troupeaux ni humains.Ici nous sommes dans la situation des premiers ascencionnistes des montagnes françaises sans carte,sans topos,sans touristes.La montagne à l'état pure,la montagne que j'aime.

Nous apercevons maintenant notre sommet et il y aura plusieurs éminences pour y accèder sur un axe N/S.
Traversée hors sentier sur le versant est puis nous rejoignons la crète et par un enchainement inattendu de sentes et d'anciens chemins nous atteignons le ressaut final .
Un pierrier sans difficultés et nous sommes au sommet .


Avec leurs sierras désertiques les sommets environnants font penser aux Pyrénées Espagnoles.
Les nuages sont arrivés de nulle part et il faut prendre quelques précautions en cas de brouillard.
La descente nous prendra autant de temps et à 16h30 nous rejoignons la voiture.
Le village de Dhermi me plait avec ses constructions traditionnelles.Un canyon passe au milieu.
Le village est éparpillé sur 2 versants.Les plages de sable ne semblent pas aménagées.Pour combien de temps ?
Le retour en voiture est l'occasion de bavarder.
Jean François collectionne les sommets d'Europe et il en a déjà un certain nombre à son actif.
Il est végétarien et à Bruxelles tient un magasin bio avec son frère et sa belle sœur.
Dans le passé il a fait partie d'une communauté qui vivait sous tipi dans le sud de la France et en Italie.La secte ayant implosé il est revenu en Belgique.
A l’entrée de Himarë nous dépassons un couple de cyclotouristes suisses Andrei et Karin qui en 2 mois rejoignent la Grèce.Ils sont enchantés de leur traversée de l’Albanie qu’on leur avait prédit dangereuse.


Ici les Albanais parlent le Grec et JF s’entretient avec l’épicière avec ses réminiscences de grec classique.


                                         Coucher de soleil à Himarë
Nous clôturons la journée par une bière puis baignade.


10 juin 2007

La riviéra Albanaise

DIMANCHE 10 JUIN


SARRANDË -HIMARË
56kms 14,10km/h de moyenne (seulement)


Départ à 6h30 pour une étape de 125 kms jusqu’à Vlorë et la journée s’annonce chaude.


La montée au village de Shênvasije est très raide et soutenue (+ de 10%).
Les villages se succèdent mais c’est moins dur.








Le village de Borsh est dans une large baie
Une rivière à fort débit jaillit au bord de la route sous un café à quelques dizaines de mètres de la mer.


                                      
Des plages vierges de tourisme celà existe encore mais pour combien de temps?



Dans la superbe baie de Porto Palermo ,on aperçoit de loin l’entrée d’accès de l'ex base de sous marins nucléaires soviétique puis chinoise.


Formellement interdit de circuler librement dans cet endroit sous le régime communiste .


Au dessus il y a des casernes désaffectées
La route n’est jamais loin du bord de la mer Je m’attarde sous des amandiers pour manger.
Il y a beaucoup de troupeaux de chèvres avec des bergers.A la sortie d’un village ,alors qu’une Mercedès me double ,2 chiens de Kangal sortent d’une cour et se précipitent à mes trousses .La voiture accélère et ils sont maintenant derrière moi .Pas le temps de sortir le sifflet ultrason ni d’utiliser la formule Albanaise apprise du père de Zalo.Je crie ‘couché,allez couché »et je descends de vélo.Un jeune berger entendant mes cris est sorti de sa cour ,il attrape un caillou et fait mouche ;le chien hurle et son compère s'enfuie aussitôt.Il vient me parler en souriant et je le remercie.
Il fait très beau ,je prends mon temps et je me dis que je ferai étape à Himarë .J’y arrive après 56 kms et me félicite d’avoir renoncé hier soir car c'était du costaud.
Je trouve l’hotel Likola où JF m'avait écrit vouloir  descendre et une Xantia verte immatriculée en Belgique est garée devant.
JF fait du bronzing sur la plage déserte juste devant l’hotel.Quelques minutes plus tard je nage dans la baie.
En Macédoine JF est parti à 8h du matin alors que je suis passé à 10h30 .Pas de regret la météo n’était pas bonne et il aurait été dommage de ne pas faire l’étape de la frontière grecque à vélo.Il a dormi chez l’habitant au dessus de Peshkopi Puis dans l’ascencion du Golem Korab il a dû rester 7 heures dans une cabane attendant que la pluie cesse.En vain ;il a dû redescendre chez sa famille d’accueil et c’est le lendemain qu’il arrivera au sommet dans le brouillard mais le portrait qu'il a fait de lui même au sommet n'est pas vraiment explicite sur le lieu.Le premier soir il dort dans la pièce des hommes et voit une Kalachnikof.Il manifeste son étonnement ,en guise de réponse le père l’emmène dehors pour lui faire une démo à balles réelles en concluant « tu sais ici tout le monde en a une »Ils sen servent pour chasser le chamois.Il est vrai qu'à la chute du régime communiste en 1991 les dépots ont été pillés sans que l'on sache où sont passées les armes.Le soir nous dinons à l’hotel :salade grecque ,spaghettis et un verre de vin épais.
La nuit d’hotel est à 2000leks(16euros).L’environnement est en décalage avec l’hotel qui,lui est flambant neuf et de standing très correct.On voit la mer toute proche par les baies de la vaste salle de restaurant.La plage est en galets.L’accès à l’hotel se fait par un chemin en mauvais état et il n’y a pas de panneaux ;il faut demander mais ce n’est pas un problème ,les Albanais se font un plaisir de renseigner .


9 juin 2007

SARRANDA et site archéo de BUTRINT

SAMEDI 9 JUIN

GJIROKASTER – BUTRINT – SARRANDË
117 kms    6H50

L’hotel est calme mais je passe une mauvaise nuit .Je fais un mauvais rève de voyage qui n’aboutit pas.Sur la grande route il y a une foule de piétons qui attendent une voiture ou un bus pour aller travailler.Tous les regards sont braqués sur l'étrange cycliste qui ne peut ètre qu'étranger.
Ce matin il y a un brouillard sec qui devrait se lever ;la route est plate et droite et le revètement est parfait ;Au km 19 je quitte la route qui file vers la proche frontière Grecque et je prends à droite l’embranchement de Sarandë.Ascencion sur 7kms d’un col sans nom par des pentes à 8%.C’est la plus belle montée d’Albanie pour sa régularité sur 300m de dénivellée.


Sur l’autre versant ,des montagnes rondes avec des affleurements de stries calcaires.
Le brouillard a fait place a des nuages blancs d’altitude de bon augure pour la journée.
Au col , des apiculteurs  vendent leur production ,Un jeune chien joue à courir après mon vélo.Je lui dit « tu es un brave chien » et je descends en roue libre sans accélèrer .Mon indifférence le rebute.
Après une longue descente  j'évolue dans un paysage montagneux et boisé .Au loin je vois arriver un cyclotouriste.


C’est Marco un Italien de Modène,la quarantaine.Il a seulement 2 semaines de vacances et il traverse l’Albanie pour aller en Grèce.
Il me dit que çà grimpe fort entre Vlorë et Sarrandë.
Avant d’arriver à Sarrandë un panneau indique une côte à 5%,elle fait en réalité 10 ou 12%.
Ce n’est pas la première fois et j’en conclus que le ministère de l'equipement Albanais a eu un prix de gros pour un modèle unique de panneau.
Enfin la mer Ionienne est là et Corfou toute proche.


Une pensée pour Arnaud et Christine qui y ont séjourné plusieurs été et qui contemplaient les cotes d'Albanie  à l'époque où elle était encore interdite.


Une promenade au bord du rivage avec des bars et des hotels comme dans toutes les stations balnéaires.Un panneau indique Butrint 24kms ;en réalité il y en a 19 ainsi que l’indique la carte.
Des immeubles ,des hotels poussent comme des champignons;certains au milieu de gravas sont arrètés depuis un certain temps et la ferraille en attente se mèle aux herbes des friches.La règle ici c’est que l’on commence quelquechose en grand et on finit ou ... on ne finit pas.



Pour aller à Butrint la route quitte le front de mer pour le versant opposé et traverse au début un paysage urbain désolant, sorte de dépotoir à ciel ouvert .Elle se rétrécit et s'insinue entre deux versants de montagne au dessus d’un lac puis rejoint la mer.Superbe paysage.
On atteint le village de Ksamil qui a une belle place à prendre entre Sarrandë et Butrint.Là aussi les immeubles poussent dans une anarchie désolante dans un paysage de garigue et d’oliveraies.Dans quelques années ce paisible village sera une zone industrielle à tourisme.
Un panneau indique « Kamping » sur le rivage ,c’est le seul rencontré en Albanie et il a l’air sommaire.
Vaste esplanade pour se garer à Butrint.Pour la deuxième fois j’ai vu une tortue jaune et grise traverser la route .


Il sagit d’une espèce protégée .Ici nous sommes dans un parc national créé en 2000.
Je laisse mon vélo à l’intérieur près des gardes.J’emmène mon pic nique et je visite les ruines puis le musée.Sur les hauteurs un vent marin atténue la sensation de chaleur.La vue est superbe sur tout le bassin et la Grèce est toute proche.


Racine ,pour sa tragédie Andromaque s'est inspiré d'évènements qui se sont déroulés à Butrint pendant l'antiquité.C’est l’endroit le plus touristique d ‘Albanie et les anglais basés à la proche Corfou y sont majoritaires.Ils y viennent pour la journée sans s'intéresser au reste de l'Albanie et regagnent leur hotel Grec le soir.
J’aimerais ètre ce soir à Himara où je pourrais bien retouver JF qui en fin de séjour voulait s’installer dans un hotel sympa et bon marché les pieds dans l’eau.
De retour à Sarrandë à 15h30 je suis  jusqu’au bout  la rue principale qui je pense se prolonge en route vers Vlorë mais qui se termine en réalité dans un  cul de sac peuplé de Roms un peu allumés et je ne m'éternise pas dans cet endroit.

Il faut en réalité remonter la côte à 12% et redescendre de l’autre coté ;s’il y avait des panneaux ce serait plus facile.
Il est maintenant 17h ;la carte indique Himarë 40kms,le panneau 51kms.Avec le vent de face je ne suis pas sûr d'y ’arriver  ce soir et soulagé je choisis d'aller à l'hotel .15 € la chambre et je dine sur place.

8 juin 2007

GJIROKASTER la ville de pierre

VENDREDI 8 JUIN



PERMET - GIJROKASTER
68KMS


C’est toujours difficile de se faire comprendre pour le petit dej .J’obtiens un thé en commandant un café .Par contre la confiture de cerise est délicieuse et le beurre blanc étrange.
Mon séjour à l’hôtel est plus onéreux que prévu: 2400leks(19 euros)c’est le repas qui a fait monter la note et je le dis à l’hôtelière.J’aurais du demander les prix avant.
Poutant comparé à la France c’est dérisoire.


Les petits ânes sont omniprésents contrairement aux autres régions traversées en Albanie.
Sur une route bosselée et rapiécée en légère descente j’arrive à Kelcyrë où je m’arrète faire des courses.La route principale part vers Berat,je vais prendre la route de Tepelena qui s’engage dans une étroite gorge dont l’amorce se voyait de loin.Le revêtement est de très bonne qualité.
Au km40 je rejoins la route de Gijokaster sans passer à Tepelena contrairement aux indications de la carte.
Des travaux d’élargissement pour faire une autoroute sont en cours sur une quinzaine de kms.


C’est sur une piste défoncée que j’essaie de rouler et le passage des camions soulève un nuage de poussière.A midi ,le soleil disparaît.Dans une ornière boueuse,je fais une chute ;rien de cassé mais le genou et le coude saignent à travers une épaisse couche de boue grise.
Bien que ce soit la rase campagne je découvre derrière des camions en stationnement un restaurant où mangent les camionneurs.Voyant mon état le barman me tend la bouteille de raki puis me conduit à un robinet extérieur.Je lave le short et le maillot ;les plaies ne saignent plus.
Le barman me tend la bouteille de raki pour désinfecter la plaie ;le raki est bien la panacée albanaise.Je préfère lui commander un café turc et j’assiste à sa confection.Dans une petite théière il met du sucre, du café et il ajoute de la vapeur avec le percolateur.C’est délicieux et celui-ci est un double pour 50leks.
Dehors je retrouve un attroupement devant mon vélo.Le ciel s’est encore assombri et dans la direction où je vais c’est noir d’encre.1km plus loin les travaux sont terminés.Et c’est sur une autoroute neuve que je rattrape le temps perdu poussé par un vent violent.Mais l’arrivée de trombes d’eau est imminente et je cherche un abri d’urgence.Je m’approche d’une minuscule épicerie et par signe je demande si je peux m’abriter .Le vélo n’est pas tout à fait au sec mais je suis à l’abri quand les éléments se déchaînent.


L’épicière m’apporte une chaise ,puis elle tire son congélateur pour me permettre d'abriter mon vélo .Le patron se sert un ice cream et m’en tend un .Je sors mon porte monnaie pour payer.Il me fait signe que non.
Je suis touché par la compassion de ces gens qui ont vu mes blessures au genou et au coude.
J’en profite pour faire mes courses.J’ai sorti mon dico Assimil et l’épicière le feuillète.Elle montre à son frère une page où est écrit Enver Hoxha.Celui ci me dit « Criminel,dictator »
L’épicière s’appelle Berta.Ils acceptent que je les prenne en photo.Ce moment chaleureux restera parmi mes bons souvenirs .


Après une petite heure d’arrêt je reprends la route sous les gouttes vers Gjirokaster qui est à moins de 10kms.Que me réserve cette ville touristique classée ‘Patrimoine de l’Unesco?
Je quitte la route principale et prend une rue montante vers le « Quenter »
Il n’est que 14h30 ,j’ai parcouru 68 kms mais le temps est pourri pour la journée et je suis mouillé.Je vois à droite un hotel pas terrible dont l’enseigne n’est pas allumée.Un piéton me fait signe qu’il est fermé et me dit « hotel ?» en me faisant signe de le suivre.Il marche vite et moi je roule au ralenti ne sachant que décider.Bientôt nous quittons l’avenue pour une ruelle très raide à‘20% et il me désigne un immeuble délabré..Je lui dit non et je fais demi tour.A vélo je fais le tour du rond point où des changeurs de devises une liasse de billets à la main me hèlent au passage.La rue montante se termine en cul de sac mais j’ai repéré l’amorce des rues pavées qui montent vers la vieille ville , « la ville de pierre »que j'irai visiter plus tard.
Dans une rue parallèle je trouve l’hôtel Eden dont l’entrée n’est pas évidente.Un break opel s’arrête ;son chauffeur me dit « hotel ? »et me désigne la place du passager.Je lui montre celui ci.Il me fait signe « pas bien! » Je n’ai pas envie de me retrouver à perpète dans la banlieue et lui dit non.Je m’allume une cigarette et j’avise .Il reviendra à la charge .Ensuite ce sera un changeur de devises.Je décide de quitter le quartier et en redescendant dans une rue adjacente je trouve l’hotel Bleta 2500leks (20euros) très correct mais pas de place pour le vélo qui passera la nuit  à l’entrée attaché à un portail en fer.Le barman qui fait office de réceptionniste m’aide à monter mes sacoches et me demande de le payer aussitôt (c’est la règle en Albanie ...au moins pour les cyclotouristes cette sorte de SDF) .La pluie redouble et je me félicite de mon choix,c’est pas une journée à rouler.Après une sieste je pars visiter la ville de pierre après avoir acheté un parapluie (3 euros).Une longue rampe en pavés de marbre blanc conduit vers le haut de la ville.


Je visite la citadelle d’où l’on a la vue sur toute la ville.






Un acqueduc y amenait l’eau depuis la montagne.Je visite le musée de l’artillerie(200 leks) situé dans un souterrain mal éclairé où est entreposé du matériel de guerre pris aux armées de Mussolini.Dans le haut de la ville des vieilles maisons ottomanes m'intéressent.



L'une d'elles est bordée de petites terrasses étagées où poussent de minuscules carrés de vignes,des figuiers,des fleurs;la ruelle étroite aux angles arrondis s’efface au profit d’un sentier qui s'enfuit de la ville vers le début de la montagne.Je passe devant la maison natale d’Enver Hoxha qui est devenue un musée ethnographique.Il est 19h et c’est fermé.
Pour descendre je prends un dédale de ruelles minuscules qui se termine par un cul de sac et je dois remonter .Je mange dans la chambre et j’ouvre la bouteille de Carbernet Sauvignon achetée à Struga(Macédoine)
Je suis satisfait de mes dépenses de mai qui s’élèvent à 1100 euros .Demain je rejoins la mer à Sarrandë.
Aujourdhui j’ai dépassé les 3000kms .

7 juin 2007

En longeant la frontière Grecque

JEUDI 7 JUIN

KORCA-PERMET
à vélo 142kms  7h45

Dès le matin le beau temps est là.La route serpente sur ce haut plateau .


Là aussi des stèles funéraires et des petits tas de cailloux .Serait-ce aussi l'influence du Kanun plutôt typique du nord?

Au km 25 franchissement d’un col hérissé de bunkers.L'Albanie en est remplie et certaines zones sensibles sont hérissées de pointes métalliques qui auraient servi en cas de parachutages de troupes de l'Otan ou du pacte de Varsovie .Certains bunker servent maintenant d'habitations.


Un peu avant Erseka je commence à rencontrer des cavaliers assis en amazone sur leur âne.
J’ai envie de les photographier et ce sera le prochain.Dans un virage bordé d’arbres apparaît un homme assis sur un petit cheval blanc.Je suis aveuglé par le soleil de face.
Le cheval, surpris de voir un tel équipage se cabre et l’homme de 60 ans chute à terre suspendu à la longe.De peur que le cheval le piétine je m’immobilise.Sans m’adresser un regard l’homme se relève et passe le virage à pied ,sa monture se cachant derrière lui….tel le cheval d’Alexandre le Grand qui avait peur de son ombre.
Au km50 Erseka bourgade sympathique et propre .
Au delà , la route est médiocre et très peu fréquentée.


Une église orthodoxe .En Albanie les cultes catholiques,musulmans et orthodoxes coexistent sans problème au sein d'une mème famille.
Vers midi ,à la sortie du dernier village je suis passé devant une école dont une vingtaine d’enfants étaient en récréation surveillés par deux institutrices cinquantenaires.
Mis à part le bâtiment caractéristique du régime communiste,je me croirais dans la France profonde.
L’envie de parler avec elles m’est venue mais je n’ai pas trouvé l’entrée en matière et je le regrette.Ces femmes ont peut ètre été des jeunes pionnières sous le régime communiste.
Peut être auraient-elles accepté que je photographie la classe,peut-être parlaient-elles français.
J,aborde maintenant un tronçon d’une quarantaine de kms pratiquement sans villages.
La route s’insinue dans des contrées arides et désertiques qui évoquent l'Anatolie.
M’attendant à renconter des chiens ,je passe autour du cou le sifflet ultrasons ,arme soi-disant redoutable contre les attaques de chiens de Kangal.Ma route solitaire s’engage dans un paysage  de gorges arides et de plateaux.Au détour d’un virage un immense troupeau de brebis apparaît en contrebas gardé par 2 bergers.Les chiens ne m’ont pas vus.
Je ne suis pas sûr que les bergers rappellent leurs chiens dans ce cas.
Je n’ai pas fini de redouter ces molosses à la réputation terrifiante car les troupeaux son nombreux.Vers 13h la route se dégrade un peu plus et avec l’arrivée de nuages noirs le moral en prend un coup.D’un village promontoire je découvre la vaste dépression où sinue la route que je vais emprunter .


Derrière ces crètes c’est la Grèce.Je photographie une caravane lourdement chargée.


Au bout de cette vallée m’attend une raide montée ;avant de m’y lancer je m’accorde un peu de temps pour manger assis sur une murette.Une troupe de collégiens garçons et filles descend d’un bus scolaire et doit continuer à pied.En les doublant je leur dis quelques mots en Albanais ,surpris ils me demandent « inglese »-« jo francese ».
C’est le bout du monde ici et le temps semble d’ètre arrèté au 19ème siècle.
La carte ne m’apprend rien.Il n’y a qu’une route à suivre sur des kms.Je vais effectuer un interminable parcours en forèt.Surprise ,dans un virage un bar restaurant où sont attablés quelques consommateurs en terrasse ainsi que 4 gardes du parc national..Je commande un café turka.
La forêt ,maintenant  fait places à de vastes alpages bordés de sapins.Deux bus de lycéens passent la journée dans ce cadre bucolique.Puis c’est une longue descente sur Leskovik grosse bourgade avec des immeubles tristes que je connais bien maintenant.Mon compteur affiche 100kms.Tout droit c’est la frontière grecque.
Je tourne à droite vers Permët .La route est peu engageante ,en mauvais état mais il y a des tronçons de bon.C’est une route très haute montagne dominée par des parois calcaires où des névés s’attardent.La route,tracée à flanc de montagne domine par endroits un superbe canyon.En 15kms de descente depuis Leskovik je rejoins Carshove.Il fait plus chaud car de 1100m je suis passé à 300m .Sur la route internationale à l'asphalte impeccable que j’ai rejoins il n’y a guère plus de circulation.Dans l’ensemble cette route continue à descendre mais il y a de courtes et raides montées pour franchir des épaulements où sont installés des villages.Je croise des petits ânes qui avancent dissimulés sous une meule de foin.Dans une descente j’arrive trop vite sur une rigole perpendiculaire et çà tape un grand coup.Je pense avoir cassé mon vélo.Après l’inventaire des dégâts il n’y a qu’une sacoche pendante .L’un des deux crochets s’est cassé.
En une demie-heure je vais faire une réparation de fortune avec du fil de fer et je consolide avec une vis .Un Albanais en pickup s’arrète et par son fils de 12 ans qui parle anglais me propose de mettre mon  vélo à l’arrière et de m’amener à Permët où il tient un hotel.Je lui dis que c’est ok pour l’hotel mais il fait beau ,la route est belle et je continue à vélo.
Un peu plus loin le conducteur d’une Mercedès me fait signe de m’arrêter. « Sie sind Deutsch ?-Nein Franzose" .Je pose le vélo; sa femme et lui descendent de voiture pour m’offrir une bière sortie fraiche du coffre réfrigéré.Dzemal et Claudia me posent plein de questions sur mon voyage.Ils sont très sympas ,nous échangeons les courriels et avec le retardateur je prends une photo de nous trois.


Quand je reprends le vélo passe une vieille femme assise sur un âne.Alors que je la prends en photo elle se retourne et avec un sourire  elle me fait signe de l'index« toi tu es un coquin »


L’hotel est bien plus loin que je ne pensais et j arrive à Permët à 18h30 au terme d’une étape de 142kms.
L’hotelier Albanais m’attend devant son établissement qui est nickel .Je suis le seul client.
La nuit est à 1000leks(8 euros) et je prends le repas et le petit dej.Dans la chambre il y a une balance .Je pèse 64 kgs ,contre 73kgs au départ .La masse graisseuse des cuisses a disparu.Pourtant après cette longue étape ,je ne me sens pas fatigué.






6 juin 2007

KORCA la ville française

MERCREDI 6 JUIN

Pas de vélo .
Visite de Korçà,la ville française.


Vu tout ce qui est à visiter en ville ,impossible de concilier avec une étape de vélo.
Tout ce qui m’intéresse est groupé dans le centre .Je commence par la Posta pour expédier du courrier .Depuis une semaine je n’ai pas réussi à trouver de boites aux lettres .Je dois aussi expédier une carte à un philatéliste à qui il manque l'Albanie.
A l’entrée un vigile s’enquiert de mon désiderata et m’accompagne au guichet qui délivre les timbres Un homme de mon âge m’invite à passer devant lui .L’employée me demande de choisir des timbres pour lettres ou pour cartes pour la France.C’est compliqué et elle disparaît un long moment dans l’arrière salle et la file d’attente s’allonge.Comble d’originalité les timbres qu'elle me propose sont à l'effigie de « Tom et Jerry » et j'imagine la déception du philatéliste.



Je trouve rapidement la cathédrale qui fait penser à un somptueux gateau à la crème et je pars à la recherche du musée Vinghius Mio qui se trouve juste derrière .

             Dans les rues la terre a pris le dessus sur les pavés.


Maison Ottomane



Sortie de l'école
Je demande à plusieurs personnes.Finalement un jeune intellectuel myope m’accompagne au portail et frappe plusieurs fois avec le heurtoir ,en vain.
Assis sur la murette j’attends en me disant qu’en voyage la notion du temps est différente.
Après une demie heure d’attente je m’en vais après avoir noté le n° de téléphone à 5 chiffres inscrit sur le portail.Je n’ai pas renoncé à retrouver Jean François qui avait prévu de visiter  Korçà et je surveille la circulation à tout hasard.
J’assiste à la sortie d’une école et j’y pénètre à la recherche d’un prof qui parlerait français car à Korçà on enseigne le français depuis 50 ans,mais en vain.
Aujourdhui une délèguation Grecque visite la cathédrale et le musée des icônes.
Dans une petite rue,à une commerçante en mercerie je demande le musée des icônes,elle s'enquiert de ma nationalité.-francese.Elle me fait signe de l’attendre et revient accompagnée de son père,un homme agé de 75 ans qui me demande en un français châtié : »En quoi puis je vous ètre utile ?



En un clin d’œil mes 2 problèmes sont règlés.Grâce au n° que j'ai noté sa fille joint au téléphone la gardienne du musée et rendez vous est pris pour 17h. « Pour le musée des icônes c’est facile me dit il,c’est mon cousin qui le tient et mon gendre va vous accompagner.Je le félicite pour son français et il me répond qu’il est allé au lycée français.
Depuis peu l’anglais est la première langue en Albanie.

Musée des icônes
Il n’y a peu de plaques pour indiquer les rues et encore moins de panneaux indiquant les musées.
J’étais passé plusieurs fois devant cette cour .Au fond ,sur un immeuble quelconque une petite plaque où il est inscrit ‘MUSEU’.Seul je n’aurais pas su trouver.Le musée est tenu par un couple de trentenaires qui parlent anglais.La femme est paraît-il très expensive sur le sujet des icônes qu’elle connaît bien.L'entrée coûte 200 leks et j’achète 3 brochures éditées en français en 1974.
Là sont rassemblées derrière une porte sécurisée de nombreuses icônes d’Albanie .Le christ est parfois représenté sous des traits eurasiens ou africains.Les enluminures en relief sont superbes.Les mains des personnages semblent suspendues ,le pouce et l'index formant un rond.
Je laisse un message pour JF au cas où il passerait.
En attendant 17h je me rends au cimetière français.Que diable venait faire ici ce bataillon dont 640 soldats français sont morts en pleine guerre de 14/18 .


Les Dardanelles n’étaient pas si loin et l'empire Ottoman s'étant allié à l'Allemagne
 les troupes françaises ont contribué à repousser l’occupant Ottoman et à installer la première république dite de « Korçà »


D’où l’instauration par la suite du français au lycée.Enver Hoxha le dictateur communiste avait lui même été étudiant à Montpellier et la France était après 1978 un des rares pays avec lequel il entretenait des relations diplomatiques.Quelques années avant sa mort il avait fait convoquer un chirurgien français pour ses yeux et celui-ci a été pris en charge à Paris pour une destination inconnue vers les pays de l'est ;c'est seulement à Belgrade que le nom du commanditaire lui fut dévoilé. 
Le cimetière français est très bien entretenu.
En attendant 17h je cherche la route de demain .J’apprends par un chauffeur de taxi que l’asphalte est bonne mais il n’y a pas de panneaux et il faudra demander.
Un peu avant 17h je rejoins le musée .Le portail est ouvert.Une dame triste vétue de noir me prie d’entrer ,sans un sourire .Elle est veuve depuis peu.
Sur un ton de reproche elle me dit qu’elle ne parle pas français mais italien .Va bene.
Elle m’explique qu’elle est la fille de Vinghius Mio .Je manifeste ma joie et lui propose de la photographier.Elle refuse catégoriquement.Je me dis que je suis allé trop vite et qu’elle acceptera peut ètre un peu plus tard.Les œuvres majeures sont à Tirane mais le musée était en fait l'appartement et l'atelier du peintre.Depuis l’arrière cour on a la vue sur le clocher de la proche cathédrale.On peut y voir un autoportrait, un portrait de sa femme ,de sa fille enfant,des scènes villageoises et dans une autre salle des nus féminins grandeur nature aux postures académiques.Je laisse un message sur le livre d’or.Une Française est venue en mai et des Anglais en octobre 2006.A ma question « Viene molta gente, »(y a t-il beaucoup de visiteurs?) elle me répond négativement.Avant de partir je lui propose de la photographier ,assise dans un fauteuil entre les portraits de son père et de sa mère.Elle refuse mais m’autorise à photographier les œuvres.



Avant de partir je m’imprègne du calme et de l’âme de ce lieu situé à deux pas du centre et de son effervescence.


5 juin 2007

Lac d'Ohrid et Korçà



MARDI 5 JUIN

KALISTA(Macédoine)-KORCA
A vélo 96 kms 5h20


A 5h du mat ,ayant bien dormi je me lève et assis sur un banc ,j’observe la vie du lac en tenant mon journal de bord.Des barques immobiles stationnent au milieu du lac .De nombreux oiseaux aquatiques virevoltent au ras de l'eau.Le temps semble suspendu tant l'endroit est paisible.A 6h le ciel se charge ,les gouttes crépitent, je me recouche et je me rendors.A 7h Hugo commence à plier bagages et je suis triste de le voir partir.Sans réchaud je n’ai pas de petit dej chaud .C’est la vie de routard.
Le prix de ce camping sans eau est fixé à 2 euros mais je n’ai plus de monnaie en euro ,ni d’argent macédonien.Je vais donner les 100 leks qui me restent.Avec un sourire équivoque ils s’en contentent.
Montée à 10% vers la frontière albanaise qui est est sinistre et déserte sous un ciel bas    En 5 minutes je suis passé après avoir acquitté 10 euros pour ma seconde entrée en Albanie.

Jolie descente vers le lac  et le village de Lin.



                                                         Vigneron à Lin
La route et la voie de chemin de fer longent le rivage sur 25kms jusqu’à Pogradec.
Au passage de jeunes enfants brandissent des poissons.



Après un épisode ensoleillé il pleut très fort maintenant et cela va durer.J’ai mis un sac plastique sous mon casque ,deux vestes de pluie l’une sur l’autre et je suis décidé à faire l’étape de Korçà.Par beau temps cette route doit ètre superbe.
A Pogradec un grand panneau propose 3 solutions :Quenter(centre en Albanais),quenter Korçà,Korçà.Je choisis la troisième pour éviter le centre.Sous les trombes d’eau la rue qui monte raide est devenue un torrent boueux.
Les immeubles datant de l’époque communiste sont vétustes et déprimants .La rue revient à son point de départ .Je m’abrite sous un porche pendant 10 mn et la pluie semblant partie pour la journée je repars pour éviter de me refroidir.Les Mercedès et les minibus qui me dépassent ont leurs vitres embuées.A la sortie de Pogradec m’attendent de raides lacets.Le trafic est intense et je me fais parfois éclabousser.Je me dis que j’aurais pu prendre un taxi comme me l'a conseillé un jeune Albanais.
Il me reste 40kms à parcourir .Quand j’atteins le plateau ,une éclaircie se dessine puis le soleil s’impose qui va me sècher avant d’arriver à Korçà .Les champs sont bien tenus.Au bord de la route ou de la voie de chemin de fer des hommes font brouter leur vache en la tenant à la longe.

Le paysage est doux ,avenant avec cette sensation d'espace sous le ciel.
Vers 17h j’arrive à Korçà par une 2x2 voies dont celle de droite est occupée par des tas de sable.C’et là que se trouve l’hotel Contini ,établissement récent et de standing .A l’étage la réception est tenue par une très jeune fille bilingue qui me propose une chambre à 30 euros.Je demande quelquechose de moins cher et j’obtiens une chambre à 10 euros petit dej inclus avec douche et wc sur le pallier .Tout est neuf et de bon goût.
Pour 500 leks (4 euros) je prends mes repas au rez de chaussée de l'hôtel.Seul inconvénient il n’y a pas de garage et je suis triste pour mon compagnon qui va passer la nuit dehors sous une bâche plastique.
Cela reste une très bonne adresse mais il y a peu de clients en cette saison.
Korçà est à 860m d’altitude ,bien plus haut qu’il n’y parait et il fait froid.
Une douche bouillante m’a réchauffé.Il suffit de peu de chose pour combler de bonheur un cyclovoyageur mouillé.
Je cherche en vain la météo sur la tv où les jeux et clips passent en boucle.Depuis ma chambre j’entends la pluie qui s’abat sur la ville.Je ne suis pas inquiet car demain je reste sur place et je visite les musées.