13 juin 2007

TIRANE ULCINJ (Monténégro)

MERCREDI 13 JUIN


TIRANE SHKODER en bus
SHKODER ULCINJ à vélo
80 kms

Ce soir j'aurai quitté l'Albanie.De l’hotel Alpina ,à 7h du matin j’entends la rumeur de la circulation ,les « tut,tut »des Mercedès et le sifflet dérisoire des agents de police(tout le monde passe comme il l’entend)
Le bruit de ferraille à béton qu’on manipule sur le chantier d'en face,les coups de marteaux sur un immeuble en construction ,les vélomoteurs et les motos pétaradantes.
L’épreuve du jour c’est expédier un colis en France.J’y vais à vélo
Devant la Posta sont installés une pléthore de vendeurs de téléphone mobiles et des hommes qui proposent du change ,de grosses liasses de billets à la main.Un cul de jatte se déplace péniblement sur les mains sur ce qui reste du trottoir.
Il y a peu de monde au guichet des paquets internationaux .
Je dois m’organiser pour sortir d’Albanie avec le minimum de leks
Je fais peser mon colis (7kgs )et demande le prix . Ce sera 5200 leks(42 euros)La guichetière ne parle qu'Albanais.
Elle me donne un formulaire à remplir en 6 exemplaires que je comprends pas.
Une jeune cliente fait la traduction en anglais.Je dois acheter au guichet voisin un rouleau de scotch transparent qui servira à la postière à filmer entièrement le paquet.Ainsi il ne sera pas ouvert.
Il arrivera en France en 3 jours.Ouf !
Mes sacoches ainsi délestées semblent vides maintenant et c’est soulageant pour la suite .
Je prends le bus pour Shkodër et cela se passera bien .Je fais écrire au départ le montant (300 leks) sur mon carnet
Je range moi même les sacoches au fond de la soute du bus et le vélo devant .Aux arrèts la soute est fréquemment ouverte .Je prends place de sorte de surveiller ce qui en sort.
Mon voisin m’offre un chewingum et me dit que j’aurais du payer 200 leks.A l’aller j’ai payé 400leks :c’est vraiment à la tète du client.
Quand il quitte le bus on se serre la main et on se salue « Miropafshim »
A mon arrivée à Shkodër un homme voyant ma difficulté à remettre mes sacoches tient le guidon de mon vélo.Je m'attends à ce qu'il me demande quelquechose mais il me questionne sur mon voyage.J’apprécie son geste désintéressé.
Je repasse à l’hotel Kaduku pour dépenser mes leks dans un ultime repas en Albanie et j’achète de quoi manger le soir dans un mini market.
Je quitte la ville et cherche la direction d'Ulcinj; deux jeunes coureurs cyclistes s’arrètent à mon niveau ;l’un d’eux parle italien et j’apprends qu’ils ne sont que 5 coureurs à Shkodër.
Il me demande quel est le poids de mes sacoches.Dans son regard je lis de la désolation quand il comprend que je suis parti de France.
Il n'y a pas de panneaux comme d'habitude et ils se détournent pour me mettre sur la route.
Un enfant de 12 ans me regarde arriver au bord de la route,la main tendue .Quand je lui tape dans la main  il me dit « také ».Il est ravi ,moi aussi.Ce sera mon dernier souvenir d'Albanie car dans 5 kms je serai au Monténégro.
En suivant la seule rivière navigable d’Albanie qui serpente dans les champs j’arrive à la douane située dans un endroit paisible.
Il est 16h ,5 voitures attendent .Un automobiliste français me fait signe de passer devant tout le monde.2 minutes après je suis au Monténégro un peu hébété ,soulagé aussi ,mais c'est encore une langue inconnue qui m'attend.Je me sens dépaysé ,je trouve les maisons ,les villages plus conformes à l'Europe.Bref je suis en pleine subjectivité  car je comprendrai plus tard que cette partie du Monténégro est très Albanaise dans sa population et sa langue et c'était aussi un régime communiste.17h et il me reste 15 ou 20 kms au plus en descente pour rejoindre Ulcinj et son camping.Je m'autorise un détour vers un village classé mais le chemin me décourage et après 2 kms  je fais demi tour et rejoins la route.Pas de panneau Ulcinj et les kms défilent.Bientôt je découvre la mer et Ulcinj en contrebas mais pas de route pour y aller.Quand je rejoins un carrefour le trafic devient plus intense .Je suis arrivé à Stari  Bar et enfin un panneau indiquant Ulcinj à une trentaine de kms.Le soir arrive et je dois pédaler très fort.Je demande plusieurs fois le camping de Valdanos mais les infos divergent.Découragé je m'appuie sur mon guidon et regarde ma carte.
Une voiture s'arrète et l'un des passagers me demande en français si j'ai un problème .Je reconnais des hommes sympas  que j'avais salué 1/4 d'heure plus tôt.J'explique que je n'arrive pas à trouver ce foutu camping ,que je suis fatigué et que la nuit arrive.Le conducteur me propose de venir chez son beau père.On installe les sacoches dans la voiture et , léger je grimpe une côte à 10% puis c'est la descente sur sur la vieille ville avec un coucher de soleil flamboyant.

Jasmin 35 ans vit au Luxembourg ,Fierze son beau père est retraité après une carrière dans l'automobile à Stuttgart et retape un appart qu'il vient d'acheter ici.Les Russes sont en train de tout acheter me disent t ils .Sur la terrasse nous buvons la grappa.
Ils accompagnent fréquemment  leurs paroles d'une tape sur l'épaule ou sur la cuisse.
Fierze en allemand me fait l'apologie des randonnées en montagne au Monténégro :Kein Fabrik,kein Wagen ,Himmel Blau et il gonfle ses poumons pour vanter la pureté de l'air.


Elvira la femme de Jasmin nous sert le repas mais ne le prend pas avec nous.

La soirée est très agréable ,Jasmin vante la beauté des plages et me propose de rester une journée de plus.Je vais accepter.
Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu rater l'embranchement de Ulcinj ce qui m'a valu de faire 40 kms de plus en pédalant comme un forcené.
Voilà!  l'Albanie est derrière moi maintenant mais une opportunité va se présenter l'année suivante pour y retourner.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire