8 juin 2007

GJIROKASTER la ville de pierre

VENDREDI 8 JUIN



PERMET - GIJROKASTER
68KMS


C’est toujours difficile de se faire comprendre pour le petit dej .J’obtiens un thé en commandant un café .Par contre la confiture de cerise est délicieuse et le beurre blanc étrange.
Mon séjour à l’hôtel est plus onéreux que prévu: 2400leks(19 euros)c’est le repas qui a fait monter la note et je le dis à l’hôtelière.J’aurais du demander les prix avant.
Poutant comparé à la France c’est dérisoire.


Les petits ânes sont omniprésents contrairement aux autres régions traversées en Albanie.
Sur une route bosselée et rapiécée en légère descente j’arrive à Kelcyrë où je m’arrète faire des courses.La route principale part vers Berat,je vais prendre la route de Tepelena qui s’engage dans une étroite gorge dont l’amorce se voyait de loin.Le revêtement est de très bonne qualité.
Au km40 je rejoins la route de Gijokaster sans passer à Tepelena contrairement aux indications de la carte.
Des travaux d’élargissement pour faire une autoroute sont en cours sur une quinzaine de kms.


C’est sur une piste défoncée que j’essaie de rouler et le passage des camions soulève un nuage de poussière.A midi ,le soleil disparaît.Dans une ornière boueuse,je fais une chute ;rien de cassé mais le genou et le coude saignent à travers une épaisse couche de boue grise.
Bien que ce soit la rase campagne je découvre derrière des camions en stationnement un restaurant où mangent les camionneurs.Voyant mon état le barman me tend la bouteille de raki puis me conduit à un robinet extérieur.Je lave le short et le maillot ;les plaies ne saignent plus.
Le barman me tend la bouteille de raki pour désinfecter la plaie ;le raki est bien la panacée albanaise.Je préfère lui commander un café turc et j’assiste à sa confection.Dans une petite théière il met du sucre, du café et il ajoute de la vapeur avec le percolateur.C’est délicieux et celui-ci est un double pour 50leks.
Dehors je retrouve un attroupement devant mon vélo.Le ciel s’est encore assombri et dans la direction où je vais c’est noir d’encre.1km plus loin les travaux sont terminés.Et c’est sur une autoroute neuve que je rattrape le temps perdu poussé par un vent violent.Mais l’arrivée de trombes d’eau est imminente et je cherche un abri d’urgence.Je m’approche d’une minuscule épicerie et par signe je demande si je peux m’abriter .Le vélo n’est pas tout à fait au sec mais je suis à l’abri quand les éléments se déchaînent.


L’épicière m’apporte une chaise ,puis elle tire son congélateur pour me permettre d'abriter mon vélo .Le patron se sert un ice cream et m’en tend un .Je sors mon porte monnaie pour payer.Il me fait signe que non.
Je suis touché par la compassion de ces gens qui ont vu mes blessures au genou et au coude.
J’en profite pour faire mes courses.J’ai sorti mon dico Assimil et l’épicière le feuillète.Elle montre à son frère une page où est écrit Enver Hoxha.Celui ci me dit « Criminel,dictator »
L’épicière s’appelle Berta.Ils acceptent que je les prenne en photo.Ce moment chaleureux restera parmi mes bons souvenirs .


Après une petite heure d’arrêt je reprends la route sous les gouttes vers Gjirokaster qui est à moins de 10kms.Que me réserve cette ville touristique classée ‘Patrimoine de l’Unesco?
Je quitte la route principale et prend une rue montante vers le « Quenter »
Il n’est que 14h30 ,j’ai parcouru 68 kms mais le temps est pourri pour la journée et je suis mouillé.Je vois à droite un hotel pas terrible dont l’enseigne n’est pas allumée.Un piéton me fait signe qu’il est fermé et me dit « hotel ?» en me faisant signe de le suivre.Il marche vite et moi je roule au ralenti ne sachant que décider.Bientôt nous quittons l’avenue pour une ruelle très raide à‘20% et il me désigne un immeuble délabré..Je lui dit non et je fais demi tour.A vélo je fais le tour du rond point où des changeurs de devises une liasse de billets à la main me hèlent au passage.La rue montante se termine en cul de sac mais j’ai repéré l’amorce des rues pavées qui montent vers la vieille ville , « la ville de pierre »que j'irai visiter plus tard.
Dans une rue parallèle je trouve l’hôtel Eden dont l’entrée n’est pas évidente.Un break opel s’arrête ;son chauffeur me dit « hotel ? »et me désigne la place du passager.Je lui montre celui ci.Il me fait signe « pas bien! » Je n’ai pas envie de me retrouver à perpète dans la banlieue et lui dit non.Je m’allume une cigarette et j’avise .Il reviendra à la charge .Ensuite ce sera un changeur de devises.Je décide de quitter le quartier et en redescendant dans une rue adjacente je trouve l’hotel Bleta 2500leks (20euros) très correct mais pas de place pour le vélo qui passera la nuit  à l’entrée attaché à un portail en fer.Le barman qui fait office de réceptionniste m’aide à monter mes sacoches et me demande de le payer aussitôt (c’est la règle en Albanie ...au moins pour les cyclotouristes cette sorte de SDF) .La pluie redouble et je me félicite de mon choix,c’est pas une journée à rouler.Après une sieste je pars visiter la ville de pierre après avoir acheté un parapluie (3 euros).Une longue rampe en pavés de marbre blanc conduit vers le haut de la ville.


Je visite la citadelle d’où l’on a la vue sur toute la ville.






Un acqueduc y amenait l’eau depuis la montagne.Je visite le musée de l’artillerie(200 leks) situé dans un souterrain mal éclairé où est entreposé du matériel de guerre pris aux armées de Mussolini.Dans le haut de la ville des vieilles maisons ottomanes m'intéressent.



L'une d'elles est bordée de petites terrasses étagées où poussent de minuscules carrés de vignes,des figuiers,des fleurs;la ruelle étroite aux angles arrondis s’efface au profit d’un sentier qui s'enfuit de la ville vers le début de la montagne.Je passe devant la maison natale d’Enver Hoxha qui est devenue un musée ethnographique.Il est 19h et c’est fermé.
Pour descendre je prends un dédale de ruelles minuscules qui se termine par un cul de sac et je dois remonter .Je mange dans la chambre et j’ouvre la bouteille de Carbernet Sauvignon achetée à Struga(Macédoine)
Je suis satisfait de mes dépenses de mai qui s’élèvent à 1100 euros .Demain je rejoins la mer à Sarrandë.
Aujourdhui j’ai dépassé les 3000kms .

1 commentaire:

  1. Félicitations pour votre courage, et merci beaucoup d'avoir travaillé à la réalisation de ce blog très instructif.
    A vélo, je suis passé en vitesse en Albanie, je suis passé à côté de beaucoup de choses, et grâce à ce blog, je me rattrape un petit peu! Ca donne envie d'y retourner!
    Encore merci!

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