26 mai 2007

Vlora Tirana en bus

Samedi 26 mai 2007

                            Vlora-Tirana en bus

 


6h du matin ,la clarté envellope le Tragetto qui ronronne dans la fin de nuit et les côtes d Albanie se dessinent .
8h de traversée pour 80kms !!!
Vlora se précise avec ses immeubles sans charme. .
Les camionneurs s'affairent autour des poids lourds qui ont été solidement enchainés au bateau.Les policiers du bord me rendent mon passeport qu'ils avaint conservé la veille et je suis le premier à quitter le ferry.
Par un long passage encadré de grilles je rejoins la douane et le poste de police où j acquitte le droit d entrée de 10 euros
Il a plu dans la nuit et à 7h la chaleur est beaucoup plus sèche qu'en Italie.
Je demande la direction de la gare à une policière ;elle me dit que le train n'est pas bien en Albanie et qu'il vaut mieux prendre le pullman dont l'arrèt se situe en face de la mosquée.Le douanier avec un sourire amusé à la vue de mon vélo me demande le but de mon voyage.-« Hollidays » Evidemment.Sans plus de contrôle il me fait signe de passer.
Me voilà sur la terre Albanaise fermée aux étrangers de 1945 à 1991 hormis quelques centaines de touristes scandinaves cantonnés sur des plages de la Riviéra et les sympathisants du régime.
Sortie de la dictature communiste en 91 ,2 ans après la chute du mur de Berlin ce petit pays est devenu incontrôlable à plusieurs reprises et à réussi à mettre en place une structure d état démocratique avec l aide de l Europe .A Vlora les émeutes furent particulièrement violentes et un réseau de passeurs s est enrichi en transbordant en masse les émigrants clandestins vers la proche Italie
En France les médias se plaisent à présenter les Albanais comme des mafieux et des brigands ;pourtant les récits de voyage font état de leur sens de l hospitalité et de leur coté chaleureux .On va voir.
Sur le vaste parking entouré d entrepôts une ,assistance nombreuse à l arrivée du bateau.
Vétu d un marcel orange chapeau de cow boy et lunettes de soleil un trentenaire me hèle : « English,Deutsch ? » et me fait signe de le suivre.Je lui fais comprendre que je n ai besoin de rien.Dépité il retourne surveiller les arrivées en quète d un éventuel pigeon .
Premier coup de pédale sur une large avenue bordée de palmiers .Nous sommes samedi et je n ai pas de devises .Les distributeurs se succèdent et je choisis un Bancomat allemand avec une certaine appréhension .Vais je comprendre les indications ?si ma carte ne ressort pas que vais je faire ?Ouf le choix de la langue anglaise m est proposé et je repars avec une imposante liasse de LEKS.
Rassuré je m installe à une terrasse pour le premier café en Albanie et je savoure le temps qui semble s ètre arrêté.Cet après midi je serai à Tirana.
A l'arrèt de bus l'un d'eux affiche Tirane.
« Dove viene » me demande un homme tandis que l assistant du chauffeur charge mon vélo dans la soute à bagages.
-De Francia
–A bicyclette ?
-Si .Il palpe mes mollets médusé..
A ma demande du prix le chauffeur me répond 4000.Pas encore familiarisé avec les leks je trouve pourtant cela énorme.En réalité je vais payer 400 leks soit 3 euros pour 100kms .Certains Albanais parlent encore en anciens leks .
Le bus démarre enfin mais fait de nombreux arrèts en ville .L assistant du chauffeur annonce les arrèts à voix haute .Il circule dans le bus une liasse de billets à la main et rend la monnaie plus tard quand il a asez encaissé.Il a un strapontin escamotable à coté du chauffeur et doit se lever pour laisser passer les voyageurs qui descendent.
La large avenue se transforme en une étroite route cabossée avec des nids de poules où la circulation est intense.

Certaines bouches d égouts n ont plus leur couvercle de fonte.
Le chauffeur avec un sourire imperturbable entame des dépassements impropbables à l entrée des virages mais aucun incident à signaler.
Entre Fier et Durrës l autoroute est en pointillés .
Des petits chevaux ,des ânes attellés à des cariolles à grelots trottinent sur l autoroute bordée de nombreux étalages de fruits et légumes de saison tenus parfois par des enfants.
Dans la chaleur du bus le sommeil m'emporte dans un bien ètre complet.A l écart du stress je suis bien dans l instant présent.
Comment vivaient les Albanais sous le régime Enver Hoxha ?
Regrettent ils l égalité qui régnait,la gratuité des services sociaux ?
Bref la sécurité dans l absence de liberté ;voilà à quoi je pense entre deux épisodes de somnolence.
A mi parcours ,un sexagénaire portant un cageot monte dans le bus ;il propose croissants et boissons fraiches et descend à l arrèt suivant.
Une forèt d immeubles parfois inachevés annonce Tirana et à la fin de la banlieue la route fait place à une large avenue que Mussolini avait fait réaliser quand l Italie occupait l Albanie.
Grande comme 3 départements français celle ci a connu de nombreuses invasions.Les Ottomans ,les Grecs et même les Français au 13ème siècle par le Duc d Anjou pour un demi siècle .
Le bus en cahottant parmi les trous et les flaques se gare sur un parking terreux .
A l ombre assis sur leurs talons une trentaine d’hommes désoeuvrés regardent l étranger récupérer son étrange vélo dans la soute et installer ses sacoches .En Italien l un d eux me demande d où je viens.Ma réponse déclenche une rumeur dans l assemblée .
Accompagné par quelques dizaines de regards je m insère dans la circulation.
En grande majorité les voitures sont des Mercedes ,des rutilantes ,des vieilles de 30 ans .
A l approche du centre les klaxons retentissent ,le but étant de l utiliser plutôt que de traduire un agacement .Des conducteurs s arrètent brutalement sur la voie de droite et quittent leur voiture bloquant la circulation .Klaxons,mais personne ne s invective.
Ma priorité étant de téléphoner à Zalo mon contact albanais et je pénètre dans une des nombreuses échoppes qui vendent des téléphones mais le vendeur ne comprend pas que je veux acheter une carte téléphonique pour les cabines ou n en a pas.
Je reconnais la place Skanderberg équivalente du rond point de l étoile à Paris pour la circulation.
J aurais aimé loger à l auberge de jeunesse mais il me faudrait attendre 17h et il est 13h.
Je cherche donc l hotel Alpina ,indiqué dans le Petit Futé et qui est situé à l est de la place ,dans la Rruga Sirikodra . Avec le plan de la ville je devrais trouver mais il n y a rarement de plaques à l entrée des rues ou bien elles sont fixées 10m plus loin ,et sont peu lisibles car le temps est passé par là.
Les rues sont trouées ,bosselées parfois terreuses .La densité humaine est surprenante .A pied je pousse le vélo dans des ruelles du bazar où ,à même le sol sont installés des étalages d articles d occasion de toutes sortes : chaussures,quincaillerie,téléphone portable.
A un septuagénaire je demande la direction de la Rruga Sirikodra ;Enervé il ne comprend pas et me demande ce que je lui veux .J essaie l Italien,il le comprend et m explique vaguement la direction.Je me fais confirmer par un policier très souriant dont je ne comprends pas les explications mais qui me montre sur mon plan .
Pendant un long moment j'erre dans le quartier du marché .J ai faim depuis longtemps et j aimerais me poser au plus vite.J essaie l anglais avec un étudiant qui m explique puis m’accompagne dans la Rruga Sirikodra que je reconnais pour m y ètre engagé plusieurs fois .
Enfin l hotel Alpina est là .


La chaleur est accablante et un homme est occupé à arroser le trottoir terreux .C est le propriétaire de l'hotel ,il ne parle pas Italien mais appelle une jeune femme qui le pratique .Prix de la chambre 30 euros et mon vélo pourra ètre rangé à l entresol ;on me fait signe de l'attacher!!.
L employée m aide à monter mes bagages au 4 ème .
La douche arrose toute la salle de bain mais l hotel met à disposition des spartiates pour se déplacer sur le sol détrempé.Celà surprend mais je constaterai que c' est ainsi dans les autres hotels en Albanie.
Je suis anéanti par la chaleur orageuse (au moins 30°) .Les bruits incessants de la ville parviennent à ma chambre .Tutut des Mercedes ,sifflets des agents de la circulation.
J ai besoin de me poser et d intégrer toutes ces nouveautés .
Dans la rue j ai acheté des byreks ,sorte de feuilleté au fromage .
Les échoppes sont nombreuses et restent ouvertes tard le soir.

Avant 1991 impossible pour un étranger de se promener sur la place Skandergerg






Il y a très peu de touristes étrangers en Albanie .Le portable semble avoir supplanté le fixe .
Dans la soirée Zalo passe en voiture et me fait visiter la ville,les immeubles où se tenaient les ministères sous Enver Hoxha,les immeubles que le maire Eddi Rama, artiste peintre a fait peindre pour en atténuer la désolation.

A son arrivée il a fait détruire les baraquements qui bordaient la rivière et les a fait
remplacer par des espaces verts ,ce qui lui a valu 2 tentatives d assasinatNous nous rendons ensuite à la cité universitaire où Zalo doit voir sa sœur qui est étudiante .Il est accompagné de son jeune fils et de son père un agriculteur des hauts plateaux du sud .


Nous nous fixons rendez vous le lendemain dimanche à 19h pour parler de l Albanie.




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