30 mai 2007

De Shkoder au lac de Komani

MERCREDI 30 MAI


A 5h30 le temps est beau et je m’élance à vélo sur l’avenue de Tirane qui aux confins de la ville se transforme en une étroite route avec trous et déformations.
Il n’y a pas de panneaux et je dois me faire confirmer plusieurs fois la direction .
Peu de circulation mais des hommes qui se rendent au travail.J’atteins le plan d’eau entrevu en train et à E Vau je m’arrète dans la grande rue pour un délicieux café dans la salle spatieuse d’un restaurant.Les clients me regardent intrigués.Après une courte montée le panneau Komani me rassure définitivement.Sur cette route solitaire à l’asphalte correcte passent une Mercedès ou un minibus toutes les demies heures .Deux chiens sortent d’une maison isolée et me poursuivent en aboyant ,j’accélère et à 35km/h je les sème mais je suis conscient qu’il n'en sera pas toujours ainsi car en Albanie visiblement les chiens sont en liberté.

Le ciel bleu a laissé la place à des nuages noirs et la pluie s’abat sur la plaine


Au détour d’un virage je découvre 2 cyclotouristes occupés à mettre une bâche sur leurs bagages en prévision de l’averse imminente. Pavel et Slavo sont des Tchèques et Slovaques trentenaires.Brève discussion et nous continuons ensemble sous la pluie.Ils sont très sympas et nous faisons quelques haltes photos mais ils s’arrètent très souvent , le temps passe et le lac est toujours aussi loin et les raides côtes se succèdent.
Le kilométrage de la carte Freytag et Berndt est faux et j’ai dépassé depuis longtemps les 21kms annoncés depuis Shkoder. Je suis maintenant seul devant.
Au village de Komani un homme à qui je demande la direction du lac me dit de me dépècher pour prendre le ferry.Après une raide montée le tunnel est là ;à droite un policier dans sa guérite me dit ‘two minutes. Pas de lumière dans le tunnel et je dois chercher ma frontale au fond d’une sacoche mais elle ne me permet pas d’y voir et je trébuche contre les parois.Le policier me voyant embarassé ,m'a rejoint et une main sur mon épaule me guide me rassurant régulièrement « no problem,no problem ».Mais comment fait il pour se diriger?Je le remercierai chaleureusement.
Après 2 ou 300mètres une clarté annonce la sortie et c’est là que je vois le ferry de la journée ...s’éloigner définitivement.
Sur le quai des hommes jeunes au visage peu avenants me demandent si je suis seul,je leur explique que 2 autres cyclotouristes vont arriver
L’un d’eux ,plus agé parle italien .Il me dit que l’un de ces hommes peut nous emmener avec un petit bateau pour 70 euros.Je ne connais pas le tarif du ferry mais cela est excessif même à 3 .
Pavel et Slavo arrivent et je leur explique qu’il faut négocier et prendre le temps. ‘Wait and see’


Nous allons boire un café dans le proche bar situé sur le quai.Nous surplombons le barrage construit par des français dans les années 55

Les baraquements de chantiers de l’époque ont été aménagés sommairement pour faire un bar,un refuge et une épicerie laquelle ouvre quand arrive le ferry car c’est bien là que passe en grande partie le trafic vers le nord est de l’Albanie et il y a une frontière avec le Kosovo et c'est là que se dirigent mes coéquipiers d'un jour. Pour l'instant ils étudient la carte avec les Albanais.


L’homme parlant Italien me fait signe de le suivre avec l’appareil photo.Par une étroite sente longeant la paroi nous arrivons à un haut porche ;me désignant une statue il me dit ‘la signora de Lourdes’ :surprenant en ce bout du monde!!!
 Le prix est descendu à 60 euros , nous refusons.Le barman nous propose de dormir au refuge pour 5 euros.Nous repassons le tunnel qui maintenant est éclairé mais à la sortie il pleut et à l’abri nous nous installons pour manger et dans l’insouciance du temps qui s'est arrèté , nous avisons.



 
Pourtant je réalise que je viens de perdre une autre journée.Plus aucune voiture ne passe .Un fourgon s arrète,il s’agit d’un prètre en civil ,sympathique qui conduit des jeunes au sanctuaire.



Une heure plus tard ,le temps restant pluvieux nous repassons le tunnel pour nous intaller tous les trois dans la chambre sommaire que nous loue le bar.
Pour tuer le temps nous buvons de la‘birra Tirana’
Slavo et Pavel sont des joyeux compagnons et je passerai avec eux une merveilleuse journée utilisant mes rudiments d’anglais au maximum.Pavel est ingénieur à Prague et Slavo juriste au ministère de la défense à Bratislava.









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